n)  Étude MPGxIndALL

Évaluation des marqueurs moléculaires et pharmacogénétiques en relation avec la toxicité et la réponse clinique du traitement de la leucémie lymphoblastique aiguë chez les enfants en Inde

Au cours des cinq dernières décennies, le taux de survie des enfants atteints du cancer s’est considérablement amélioré, passant de 10 à 80-90 %. Toutefois, cette amélioration est limitée aux pays développés, qui représentent 20 % des enfants atteints de cancers. Les 80 % d’enfants restants, atteints de cancers tels que la leucémie lymphoblastique aiguë (LLA), vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFM), comme l’Inde, et n’ont pas accès à ce succès. La LLA est le cancer le plus fréquent chez les enfants et les adolescents, ce qui représente un nombre important de personnes touchées par cette maladie dans les PRFM comme l’Inde. Le taux de survie des enfants atteints de LLA en Inde se situe entre 30 % et 70 % (moyenne de 50 %). Ceci est dû à plusieurs raisons telles que les décès dus aux infections, les toxicités du traitement et les décès qui en découlent, le manque d’accès aux soins standard du traitement, la non-disponibilité de la meilleure thérapie de soutien possible et l’abandon du traitement.

 La recherche et les ressources doivent être orientées de manière à combler l’écart de survie entre les pays développés et l’Inde. Une allocation adéquate des ressources, y compris des ressources humaines, en donnant la priorité aux besoins des patients et en conseillant les patients qui ont plus de risque de développer des toxicités liées au traitement, contribuera à améliorer les taux de survie. La prévention des décès et des abandons de traitement dus aux toxicités liées au traitement contribuera également à combler l’écart de survie entre les pays développés et l’Inde.

 Des variations génétiques spécifiques ont récemment été identifiées comme cruciales dans la détermination de la toxicité et de la réponse au traitement utilisé pour la LLA. Une susceptibilité accrue à la toxicité peut être identifiée plus tôt, à l’aide d’informations génétiques, ce qui permet d’adapter les traitements, d’éviter les toxicités et d’obtenir simultanément une bonne réponse au traitement. Cette stratégie d’utilisation de l’information génétique permet aux médecins d’identifier les patients en danger nécessitant une surveillance étroite et des soins de soutien, ce qui est particulièrement utile lorsque les milieux à ressources limitées exigent une allocation efficace des ressources.

 

Identification des mutations associées au succès de traitements de la leucémie lymphoblastique aiguë

La leucémie est la forme de cancer la plus fréquente chez les enfants et la leucémie lymphoblastique aiguë (LLA) est la forme de leucémie la plus courante, avec une incidence annuelle en Suisse de trois à quatre nouveaux cas pour 100’000 enfants et adolescents de moins de 16 ans. Les progrès de la médecine ont permis d’augmenter les chances de guérison, qui étaient inférieures à 20% dans les années 60, et se montent actuellement à 90% en Europe. En Inde, le taux de survie des enfants atteints de LLA est bien inférieur à celui en Europe : il se situe autour de 50% seulement. Les décès, plus nombreux en Inde, sont dûs aux infections, aux toxicités des traitements, au manque d’accès aux soins ou encore à l’abandon du traitement. La recherche doit advancer afin de combler l’écart de survie entre l’Europe et l’Inde. L’accompagnement des patients doit également être mieux organisé et coordonné afin de répondre aux besoins des patients.

Le traitement de la LLA comprend la chimiothérapie et d’autres formes de médicaments, comme des glucocorticoïdes, qui visent à détruire les cellules cancéreuses. Mais pour certains patients, les traitements sont toxiques ou inefficaces. Afin d’administrer le meilleur traitement aux enfants souffrant de LLA, il est important de mesurer des indicateurs chez ces enfants qui vont nous renseigner sur la manière dont ces petits patients vont répondre à un traitement donné. L’objectif de notre étude est d’identifier ces indicateurs.

Nous allons tenter d’identifier les caractéristiques génétiques des enfants qui sont associées à des toxicités suivant les traitements de chimiothérapie ou à l’efficacité des traitements avec des glucocorticoïdes. Nous allons étudier à la fois les caractéristiques génétiques des enfants telles que transmises par leurs parents, que l’on appelle germinales, mais également des caractéristiques génétiques de leurs cellules cancéreuses, que l’on appelle somatiques.

Nous allons travailler sur des données de patients qui ont été rendues accessibles à la suite de travaux de scientifiques américains et européens. Nous allons ensuite vérifier si les caractéristiques génétiques identifiées dans ces travaux nous renseignent sur les succès thérapeutiques dans une cohorte pédiatrique de patients souffrant de LLA et soignés dans deux hôpitaux en Inde. Nous espérons pouvoir fournir aux médecins des outils pour identifier les patients les plus à risque et qui nécessisent une surveillance plus étroite, ce qui est particulièrement utile en Inde où les ressources limitées exigent une allocation efficace de celles-ci. Nous espérons également atteindre des chances de survie pour les enfants atteints de LLA en Inde comparables à celles reportées en Europe.